"Mais tu ne verras rien de cette onde première
Qui naguère coulait ; l'eau change tous les jours,
Tous les jours elle passe, et la nommons toujours
Même fleuve, et même eau, d'une même manière.
Ainsi l'homme varie, et ne sera demain
Telle comme aujourd'hui du pauvre corps humain"

Chassignet Jean-Baptiste

Friday, June 17, 2011

Peine

Reviens vite, mes larmes se sont asséchées
je ne sais plus qui je suis
on m'a volé mon ombre, et je ne peux exister

de quel droit? de quel ordre?

qui leur a permis de tuer les souvenirs que nous avions,
de nous interdire la mémoire et la commémoration de nos bien-aimés?
oui, la guerre peut bien détruire, dévaster et démolir
mais lui permettre de nous déconstruire, et d'effacer
notre passé tout entier, au nom de quoi?
de la religion? de cet immense monstre qui lâcha dans ce pays une bombe inexplosible
dont le compte a rebours est indéfinissable?

peut-être était-il nécessaire d'expliquer et de parler
mais le silence fut tout ce qu'on m'a donné
pas un oui
pas un non

toi, mon amoureux
l'homme de ma vie ou le symbole de toute envie
tu pris un chemin ce jour-la,
sans penser au retour et sans faire de détours
ce fut a ce moment que j'ai compris que sur le le chemin
tu décides de faire un séjour
loin de moi
loin de tout être qui pourrait t'aimer ou te haïr

je ne fait que pleurer, pensant que cette histoire finira lorsque tu rentreras.

17-11-2010